VOL. 01 | Wednesday 6th November, 2024 | NO.001 |
Il est largement admis en psychologie actuellement que la majorité des comportements que nous adoptons dans notre quotidien sont conditionnés par les événements passés, qui ont pu être douloureux ou magnifiques, et par notre éducation. Nous devons toutefois être conscients que ce processus existe non seulement au niveau individuel, mais aussi au niveau social à l’échelle des populations et être conscient du danger que cela représente, car c’est ce qui crée les racismes, les haines et les discriminations. Il faut savoir que la majorité des gens qui étaient antisémites en Allemagne nazi ne connaissaient pas de juifs et n’en avaient jamais approchés directement. Mais ils ont été contaminés par la propagande médiatique, politique et religieuse menée par Hitler, de sorte que lorsqu’ils rencontraient un juif, une réaction de répugnance et de haine naissait en eux. C’était quelque chose d’horrible. Pourtant, la majorité des gens ne sont jamais allés dans une synagogue, ils n’ont jamais participé aux activités religieuses des juifs, ils n’ont jamais expérimenté leur spiritualité et n’ont jamais mangé à leur table. En somme, ils n’ont eu aucune expérience réelle et concrète de ce qu’ils étaient. Mais ils avaient déjà des connexions préformées dans leur cerveau. Et d’où venaient ces connexions? Qui les a formées? Les médias et les politiciens de l’époque, faisant en sorte que du moment où ils voyaient l’étoile de David ou apprenaient l’appartenance religieuse de la personne, il y avait une réaction émotionnelle instantanée : il fait parti d’une secte dangereuse, qui a des pratiques douteuses, qui exploite les pauvres gens, qui est responsable des problèmes sociaux en Allemagne, etc. Répétons-le : en réalité, ils ne connaissaient rien, mais des connexions neuronales avaient insidieusement été préformées dans leur cerveau par les pouvoirs religieux traditionnels, politiques et surtout médiatiques, qui sont à la solde des deux autres. Ce phénomène existe plus que jamais aujourd’hui. Il se produit chez les racistes qui rencontrent un noir, ou un arabe, ou pour les homophobes qui croisent un homosexuel, ou encore pour les antisémites modernes qui en ont contre les sectes et qui rencontrent un scientologue ou un raëlien. Ils n’ont aucune expérience concrète qui leur permet d’avoir une idée de qui ils sont, mais ils réagissent négativement sans réfléchir! Il faut bien prendre conscience que chaque fois que quelqu’un réagit face à un arabe, un homosexuel ou … un raëlien, il ne réagit pas de lui-même. Il réagit en réactivant dans son cerveau des connexions neuronales qui viennent de ce qu’il a lu dans les journaux ou entendu à la radio ou vu à la télé. Les médias sont un instrument très puissant pour conditionner la société à réagir d’une certaine façon : contre les juifs, contre les arabes, contre les noirs, contre les homosexuels, et contre les raëliens. Mais fort heureusement, quelques bribes de Mouvements de Résistance aux Conditionnements des Médias ont commencé à faire apparition, notamment avec la condamnation de Julius Streicher, en octobre 1946 lors du procès de Nuremberg, pour incitation à la haine et propagande antisémite en ayant publié le journal Nazi le Der Stürmer et des livres antisémites pour enfants. Il en a été de même, le 3 décembre 2003, alors que le Tribunal pénal international pour le Rwanda a condamné Ferdinand Nahimana, l'un des fondateurs de la Radio-télévision libre des mille collines (RTLM), et Hassan Ngeze, ancien directeur de la revue "Kangura", à la prison à vie pour leur participation dans le génocide de 1994 (800 000 morts). Jean-Bosco Barayagwiza, un autre responsable de la RTLM, a été condamné à trente-cinq ans de prison. C'est extraordinaire lorsqu'on pense que ceux-ci n'ont jamais tué personne mais ont été condamné à une peine aussi sévère que s'ils l'avaient fait, simplement en ayant tenu des propos générateurs de passions meurtrières. |